Hello la clique !
j'avais noté ce vendredi 31 mars sur mon calendrier en vue de la première véritable dégradation orageuse potentielle de l'année. Les modèles sont néanmoins incertains, du fait de la présence d'un voile nuageux relativement épais envisagé sur l'ensemble du Sud-Ouest, pouvant inhiber toute ou une partie de la convection.
Seul Arome, dans son run 12Z du jeudi 30, semble mettre en avant une dégradation pouvant être relativement sérieuse pour la saison (voile nuageux moins opaque, plus d'instabilité phasée avec l'arrivée de forçages en altitude, et explosion d'une convection profonde sur la convergence Autan / vent d'Ouest). Les nuages vont donc jouer un rôle majeur sur cette première situation pré-estivale.
Bref, en milieu d'après-midi, une première cellule orageuse prend naissance au pied des Pyrénées, du côté du Béarn. Cette dernière prend rapidement de l'ampleur au radar, et donne le ton. Je décide donc de prendre la route direction Auch afin de m'en rapprocher, la suite se faisant selon l'évolution de la situation.
Sur le trajet, les nuages sont bien là avec parfois quelques gouttes. Néanmoins, je constate que le ciel est nettement plus dégagé en direction des Pyrénées. Une très bonne nouvelle, qui pourrait donc donner raison à ce run isolé de Arome.
Arrivé sur Auch vers 16h30, la cellule Béarnaise ne perd pas en puissance et continue son chemin en direction du sud-Gers. Je me déplace alors sur deux spots à quelques km au Sud de Auch, et finit par choisir celui situé au niveau de la commune de Idrac-Respaillès. A ce moment, une bonne trentaine de km me sépare de cet orage. Une structure semble se dessiner au loin. Je patiente une bonne dizaine de minutes, et pas de doute, celui semble musclé !
1)
L'orage se rapproche et l'ambiance devient presque apocalyptique. Le vent d'Autan souffle toujours dans mon dos, en direction de la cellule. Un inflow encore relativement doux, avec environ 17-18°C à 17h30. L'écho radar est équivoque avec une belle entaille sur sa face sud-est. L'animation en time-lapse confirme mes doutes avec un cisaillement rotationnel assez prononcé : j'ai affaire à une bien belle supercellule.
En face de moi, le nuage-mur est en approche. Un rideau de grêle bien verdâtre passe à environ 2/3km au sud, tandis qu'il ne pleut que quelques gouttes sur ma position.
2)
Nous ne sommes que le 31 mars, et j'assiste pourtant pour ma première de l'année à quelque chose d'assez grandiose. La structure devient sublime.
3)
Le nuage mur est presque à mon zénith. Le ciel est irréel et les contrastes prononcés, mais pourtant un calme relatif règne encore, malgré les grondements du tonnerre continus.
4)
Le plus gros noyau m'évite de peu. Néanmoins, je suis toujours au sec ! Je profite de ces derniers instants...
5)
Car se présente vite le FFD à l'arrière, et les précipitations sont toutes proches. Je commence déjà à entendre le bruit de la grêle résonner au loin, et les premières rafales descendantes me parviennent.
6)
Il est un peu plus de 18h, et je me fais désormais engloutir par les précipitations. Au programme, de la bonne grêle durant une dizaine de minutes (2cm de diamètre pour les plus gros), de fortes pluies, et de grosses bourrasques de vent faisant quelques peu bouger le véhicule. L'accalmie n'intervient qu'au bout d'une vingtaine de minutes, alors que la cellule continue sa route vers l'Est.
Au vu du radar, celle-ci semble perdre ses caractéristiques supercellulaires, au profit d'un système plus linéaire, s'étendant de plus en plus vers le sud.
A l'improviste, je décide de repasser devant. J'ai pris néanmoins du retard, et l'arrivée sur l'agglomération Toulousaine un vendredi soir de départ en vacances risque de contrarier mes plans. Une quinzaine de minutes perdus dans les bouchons sur le périphérique m'obligeront à continuer plus loin, en direction du Lauragais. Je parviendrais tout de même à mes fins, sans arriver à garder une distance respectable avec cette ligne orageuse.
Après une première tentative du côte de Nailloux, je rebrousserais chemin très rapidement, la ligne étant presque à mon niveau... L'activité électrique est importante avec de fréquents impacts, parfois ramifiés. Je continue alors mon chemin sur une dizaine de kilomètres supplémentaires, pour m'arrêter sur Villefranche-de-Lauragais. Entre temps, un extranuageux tombé à environ 10km en dehors de l'orage, preuve d'une activité anormalement forte.
Je m'installe, mais il commence déjà à pleuvoir, et le vent est soutenu. Quelques impacts, mes premiers de l'année, suffiront à mon bonheur.
7)
8 )
Je me fais à nouveau engloutir une seconde fois par les précipitations, cette fois sans grêle. Il est l'heure pour moi de lâcher et de rentrer, après une journée remplie. Les joies de retrouver ces ambiances, après de longs mois de disette. Cette première m'aura réservé de belles surprises, à l'instar de mon début de saison 2016, qui avait débuté par une supercellule dans... le Gers ! Un département fétiche.