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 1er Interview

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Damien49
supercellule
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Damien49


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MessageSujet: 1er Interview   1er Interview I_icon_minitimeMer 2 Jan - 16:19

Comment bien commencer l'année 2013, si ce n'est en répondant un interview sur la chasse aux orages :

- Vous êtes chasseur d'orages, comment expliqueriez-vous ce terme ?
Il s’agit littéralement de chasser les orages, c’est-à-dire de les traquer sur le terrain. Comme pour la chasse au gibier, un orage est quelque-chose de difficilement saisissable, dont il n’est pas facile de s’approcher. Il faut savoir bien se déplacer et se placer par rapport à lui. Et lorsqu’on arrive enfin à l’attraper, notre plaisir est comblé. Notre fusil est l’appareil photo ou la caméra vidéo. Notre récompense, une belle photo, d’un éclair ou d’une structure orageuse particulière. Quant au trophée dont on rêve tous, il s’agira de réussir à capturer en image une tornade. Il existe 4 profils différents de chasseur : - le savant, qui recherche à mieux comprendre et s’intéresse au côté scientifique de l’orage. – le contemplatif, qui recherche à faire de la belle photo et s’intéresse au côté esthétique de l’orage. – le métaphysique, qui recherche à capter l’émotion que lui procure la nature et s’intéresse au côté poétique de l’orage. – l’aventurier, qui recherche les sensations fortes et s’intéresse au côté dangereux de l’orage. Ces 4 profils sont bien sûr complémentaires.

- Considérez-vous cela comme un métier à part entière ou plutôt comme un « passe-temps » ? Pratiquez-vous une activité professionnelle en dehors ?
En France et plus généralement en Europe, il vaut mieux ne pas compter en faire son métier. Il s’agit avant tout d’une passion et tous ont un métier à côté. Certains ont cependant parfois des métiers proches, comme celui de photographe (mariages etc…) ou bien dans la météorologie (prévisionniste etc…), mais la majorité ont des métiers qui n’ont rien à voir. J’en fais partie.

- Qu’est-ce qui vous a conduit et encouragé à pratiquer cette activité ? Quelle relation entretenez-vous avec le phénomène orageux ?
Les orages m'ont toujours fasciné depuis ma tendre enfance. Je pouvais passer des heures à la fenêtre à les regarder. En fait j'ai toujours été curieux de la nature et de la science en générale. Mais ce n’est qu’à l’âge de 25ans que j’ai commencé à les chasser avec un appareil photo. Je n'en suis d'ailleurs pas arrivé là par le biais de la photographie, comme c'est le cas pour la plupart de mes confrères. Car plus que de capturer des photos esthétiques, c'est la compréhension du phénomène qui m'attirait le plus au début. Après le BAC, j’ai en fait entrepris des études en géographie physique, où la climatologie est la discipline qui m’intéressait le plus. Lors de ma Maitrise, j’ai alors décidé de réaliser un Mémoire sur les orages. Après la FAC, s’en ai suivi quelques années difficiles et une réorientation professionnelle plus « rémunérante » dans un domaine qui n’avait rien à voir. Je savais alors qu’il existait un homme en France, qui chassait les orages par passion, Alex Hermant. Je me suis alors décidé à faire comme lui par pure plaisir et non plus dans le but d’avoir un métier lié à la météorologie ou la climatologie. Dans le même temps j’accédais à Internet et réalisais que je n’étais pas le seul fou à le faire. Chasser les orages est devenu depuis aussi l’histoire d’amitiés et de partage avec d’autres gens. Très vite créer mon propre site Internet sur les orages est devenu une évidence.


- En quoi consiste réellement le travail d’un chasseur d’orages ? Racontez-nous votre quotidien.
C’est d’abord beaucoup d’attente. On commence par regarder les modèles météorologiques pour savoir quand un épisode orageux va avoir lieu. Plus l’échéance se rapproche, plus la prévision s’affine et mieux on peut évaluer à la fois son potentiel d’intensité et la région où cet épisode est le plus susceptible d’avoir lieu. Ce temps de la prévision dure généralement jusqu’au jour J, car la prévision des orages est un des exercices de prévision météorologique les plus difficiles à réaliser, et le but est d’être le plus efficace possible une fois parti sur les routes. On part donc avant que les premiers orages éclatent (mas pas toujours, surtout quand la prévision est incertaine et particulièrement délicate ; dans ce cas on attend que les premiers orages surviennent ; inutile de partir pour rien). On cherche ensuite un « spot » là où les orages sont le plus susceptible d’éclater. Un spot est un point de vue situé en hauteur bien dégagé, si possible à 360° (et dans certaines régions de France, comme le plat Centre-Ouest avec ses bocages par exemple, la recherche de spot n’est pas la partie la plus facile). Ensuite on attend en regardant les radars de précipitations, et généralement il est rare que l’on ne doive pas changer de lieu pour être le mieux placé par rapport à l’orage. Dans la réalité cela ne se passe jamais comme prévu. Le but étant d’être le plus proche possible sans non plus être dans l’orage, avec son lot de pluie, de grêle et de vent, rendant difficile la photographie. L’idéal est d’être proche, mais juste en marge. D’autant qu’un orage nait, se déplace, vit et meurt, c’est le jeu du chat et de la souris. Enfin, vient le temps du traitement photo et vidéo et c’est sans doute la partie la plus longue et fastidieuse à réaliser. Il m’arrive parfois de ramener plus de 200 photos et plusieurs heures de vidéo par jour d’orage. J’ai d’ailleurs beaucoup de retard dans mon traitement.

- Des études particulières sont-elles nécessaires pour traquer les orages ?
Non aucune. En revanche il est préférable de bien se documenter et se préparer. Internet seul suffit à cela. Ensuite la pratique et l’expérience feront le reste. Il ne faut pas hésiter à s’inscrire sur des forums de chasseurs d’orages pour demander des conseils.

- Avant de vous lancer dans la chasse aux orages, avez-vous étudié le phénomène ? Connaissez-vous son origine scientifique ?
J’ai répondu à cette question précédemment. Donc oui, je fais personnellement parti des gens qui ont d’abord étudié le phénomène avant de les chasser, mais ce n’est pas forcément le cas de tous les chasseurs d’orages actuels.

- Quel matériel emportez-vous à chaque expédition ? Avez-vous besoin d’appareils spécifiques ?
Vous pouvez chasser les orages par pure plaisir sans aucun matériel. Vous n’avez besoin que de vos yeux. Si vous voulez vraiment les traquer, une voiture est indispensable, mais on peut chasser à plusieurs, il suffit donc d’un seul conducteur. Ensuite si vous voulez capturer les orages, un appareil photo sera votre premier achat, si possible un reflex car pour prendre en photo la foudre il vous faut une pose B ou pouvoir régler la focale et surtout la vitesse de votre appareil. Une caméra vidéo ensuite est un plus, mais pas indispensable. Il vous faut aussi un trépied pour éviter d’avoir des photos flou. L’achat d’un portable avec connexion Internet est une vraie aide pour avoir accès aux radars de précipitations n’importe où mais j’ai chassé des années sans, donc pas obligatoire. Enfin vous pouvez aussi acheter optionnellement un détecteur de foudre, mais vous pouvez très bien vous en passer.

- Quels sont pour vous les principaux avantages de ce métier ?
Comme je l’ai dit, il ne s’agit pas d’un métier mais d’une passion. Seule une personne en France a réussi à en faire son métier, il s’agit d’Alex Hermant, mais c’était une toute autre époque. Il était seul en France à le faire et a construit le musée de la foudre. Il existe des associations aujourd’hui. Infoclimat pour la météorologie en général et Keraunos pour les orages, pour ne citer qu’eux. Vous pouvez sinon toujours vendre quelques photos par la suite, mais ne comptez pas en vivre. Cela ne remboursera même pas l’investissement fait. Cela n’a comme avantage que de réaliser ses rêves et d’assouvir sa passion et c’est vraiment déjà pas mal.

- Il n’y a pas d’avantage sans inconvénient, quels en sont donc les mauvais côtés ?
Chasser les orages est coûteux, aussi bien en matériel photographique que dans le déplacement, et l’essence coûte de plus en plus cher. Il faut aussi du temps disponible pour s’y consacrer et ce n’est pas comme faire du sport où l’on peut prévoir à l’avance quel jour et à quelle heure on va le pratiquer. Les orages ne se déclenchent pas en fonction de notre emploi du temps. D’autre part, étant plutôt chasseur solitaire, ce sont parfois les retours qui sont difficile sur la route, surtout quand on part loin. A une époque il m’arrivait de chasser toute la nuit et d’aller travailler le matin sans avoir pu dormir. C’était d’autant plus difficile lorsqu’on n’avait rien réussi à ramener d’intéressant de notre chasse. Car toute chasse n’est pas fructueuse. On part parfois pour rien. Il y aussi donc beaucoup de frustration.

- Vous êtes probablement souvent sur la route, est-ce difficile pour vous et votre entourage ?
Oui et non. J’ai la chance d’avoir une femme assez compréhensive là-dessus. Et l’on ne chasse vraiment en France que de mars à octobre. Sans compter qu’il n’y pas des orages tous les jours non plus. L’idéal serait effectivement d’avoir tous les meilleures orages à proximité de chez soi.

- Un tel travail doit représenter un coût important. Vous y retrouvez-vous financièrement ? Que faites-vous ensuite de vos photographies ?
J’ai en fait déjà répondu à une partie de cette question. Sinon personnellement je retravaille ensuite mes photographies dans le but d’en faire un rapport de chasse. L’intérêt par rapport à un simple photographe esthétique, c’est de pouvoir être utile à la fois d’un point de vue scientifique (via l’association keraunos par exemple) et d’établir un témoignage d’une situation météorologique donnée. La science des orages est encore une discipline jeune où il existe encore beaucoup d’inconnues. De plus chaque orage est unique, aucun n’est parfaitement similaire. On aime partager nos récits de chasses ensuite entre nous via Internet ou de vive voix lors de rencontre.

- L'orage est un phénomène dangereux et le traquer n'est sûrement pas sans danger, quelles sont les mesures de sécurité à prendre ?
En effet, on est parfois amené à se mettre en situation de risque. Mais il s’agit toujours de risques calculés. Je ne connais pas un chasseur d’orage qui ne se méfie pas de l’orage. Pour bien chasser les orages, il faut aussi en avoir peur. Le foudroiement est ma plus grande crainte et préfère souvent remballer mon matériel en me mettant à l’abri plutôt que de rester dans une situation où je risque à tout moment de me faire foudroyer, quand celui-ci se rapproche. La voiture bien que ne soit pas un isolant parfait, reste encore l’endroit le plus sûr. Le second risque concerne les inondations liées aux orages. C’est un risque particulièrement important à prendre en considération lorsque l’on va chasser les orages méditerranéens. Pour ma part il m’est déjà arrivé que ma voiture reste embourbée sur des petites routes perdu au milieu de nulle part. La grêle et les dégâts associés sur les voitures font également parti des risques potentiels, mais il ne s’agit là pas de mettre sa vie en danger, juste de dégâts matériels, heureusement rare et il est tout de même assez facile de repérer et s’éloigner d’un rideau de grosse grêle en approche (sauf si on est embourbé évidemment). Un risque important auquel j’ai souvent été confronté concerne les rafales violentes de vent sous orage. Il est généralement conseillé de ne pas garer sa voiture dans une forêt ou proche d’arbre lors d’orages violents. Enfin l’évènement le plus rare est aussi le plus dangereux, la tornade. Je n’en ai chassé que deux dans ma vie en France, mais bien plus concernant des amorces de tornades (tubas). Ce risque est en France toute de même assez négligeable, et en tant qu’observateur mobiles du ciel, nous sommes beaucoup plus alertés de ce genre de phénomènes que la population habitant sur le passage d’une tornade.

- Vous êtes-vous déjà laissé surprendre par le danger lors d'une intervention ?
Cela m’est déjà arrivé en effet. J’ai déjà failli me faire foudroyer et ce n’était pourtant pas un orage très violent. Je pensais même que l’orage était passé, mais un coup de foudre peut parfois s’abattre à des kilomètres de son lieu de naissance, c’est dans ce cas-là très difficile d’évaluer le risque. La foudre n’est tombée qu’à quelques mètres de moi alors que j’étais à découvert, frisson garanti. Il m’est arrivé aussi d’être pris sous une microrafale avec vent-pluie-grêle à plus de 130km/h. Heureusement j’étais garé au bord d’un champ, car il y eu cette nuit-là beaucoup de dégâts tout autour de moi (essentiellement des arbres tombés sur les routes et maisons). On fait alors office de relais avec les pompiers (bénévolement bien sûr) puisque nous sommes les premiers sur place. Il m’est aussi arrivé de resté embourbé comme je l’ai déjà dit et dans ce cas-là, la seule solution est d’appeler un dépanneur ou d’avoir une bonne assurance dans le cas d’un parebrise éclaté par la grêle (ceci ne m’est encore jamais arrivé, mais j’en connais à qui c’est survenu). Enfin, il vaut mieux être bon conducteur, le risque d’accident de la route est réel et la fatigue conjugué à des conditions météorologiques difficiles accentue ce risque.


PS : je savais pas où poster ça, donc dans "Humour" car en fait ça sera jamais publié nul part. C'était pour une revue d'étudiant dans le cadre d'un projet journalistique Razz Arf entre france culture qui m'interview pendant une heure mais choisi quelqu'un d'autre et la télé qui me contacte sans jamais donné de suite, pas près de devenir une star. Laughing Bon c'est pas trop mon truc de toute façon.
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MessageSujet: Re: 1er Interview   1er Interview I_icon_minitimeJeu 3 Jan - 13:46

Lu ton article....mais en le survolant un peu. Embarassed Ce ci dit, c'est un interview radio phonique alors je pense qu'il doit être plus agréable de l'entendre ....et de t'entendre. Smile .
Et si France culture à pris quelqu'un d'autre, ce doit être une histoire de piston !!.
Je te souhaite une bonne année.
Je ne sais pas où mettre cette carte de vœux.
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