Ou sont-ils passés ces souvenirs d'enfances d'été moissonants baignés de soleil? Ou se sont-elles donc évaporés ces lointaines evanescences orageuses qui me terrifiaient autant qu'elles me fascinaient?
Néanmoins ces deux derniers jours nous ont offerts une courte parenthèse plus estivale. Le thermomètre, motivé par le soleil d'été s'est pris d'une furieuse envie d'envol et ces dernières heures furent marquée par une chaleur lourde et pesante.
Jeudi 22, nous partîmes donc sur les falaises normandes en compagnie de Basile Ducournau, de son frère Benjamin ainsi que de la gracieuse Pauline aux yeux verts. Après un petit périple sans encombres nous arrivâmes confiant sur les hauteurs d'Etretat. Un léger vent d'est soufflait tandis que déjà, lourdes de menaces de lointaines nuées grondaient sur les eux grises de la Manche.
La soirée, ainsi que la première partie de nuit furent calme. A peine troublé ça et là par quelques vibrantes lueurs étouffées qui roulaient tranquillement sur les horizons. De temps en temps quelques bouffées plus fraîches nous apportaient quelques gouttes crépitantes, sans entamer notre optimisme qui grandissait à mesure que les flash se rapprochaient.
Vers 2h du matin l'ambiance changea radicalement. Les dernières pluies stratiformes évacuées l'atmosphère se fit plus lourde, l'air plus épais. Quelques sourdes lueurs très brêves éclatèrent au dessus de nos têtes tandis que sur l'horizon la mère de toute les tempêtes dardait la nuit de ces fanaux incessants révélant une base lourde et circulaire.
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Les lueurs si insignifiantes qui n'avaient guère eveillées notre attention se firent au même temps plus insistantes et quelques éclairs au graphisme net mirent en évidence les inquiétantes structures rocheuses de l'Aiguille creuse.
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Cette cellule porté par un flux vigoureux se mit à clignotter de manière frénétique. L'air moite, suspendu renvoyait l'écho tranquille du tonnerre que se lançaient les orages conccurents.
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Après une courte nuit de repos et quelques obligations professionnelles une petite voix flûtée me demanda si quelques orages n'étaient pas prévus dans la soirée. Ma douce Lili, curieuse exprimait le désir de partir en amoureux à la quête de quelques lumières orageuses.
Très rapidement, de puissantes convections s'organisèrent au nord de Paris et prirent des proportions gigantesques. Partis sans tarder et ayant réussi à nous extraire non sans mal des aléas de la circulation nous roulâmes à vive allure tout en essayant de devancer un train de cellule né sur les Yvelines.
Dans les environs de Montdidier le ciel très lourd de menace laissa éclater sa rage et de lourdes averses de grêles noyèrent le paysage. Idéalement placé nous pûmes admirer une structure rotative assez aboutie (probablement une supercellule Lp) qui évoluait au sud d'un train d'orages violents.
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Cette dernière parfaitement isolée au sein d'une masse d'air sèche nous promettait un beau spectacle de son et lumière. Nous nous déplaçâmes rapidement pour l'intercepter. Une fois placés, cette dernière avait perdu de sa superbe et présentait quelques ondices de deliquescence. La base très torsadée s'étiolait petit à petit et le tonnerre ne se résumait qu'à quelques discrets grondements intranuageux.
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Mais très vite un nuage laminaire se forma sous la base du mésocyclone et de puissantes tourelles convectives montèrent à l'assaut des cieux devenus trop sereins.
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Le flux rapide nous permis de mieux admirer cette structure qui nous offrit un beau sursaut convectif. Cette dernière chemina quelques instants avant d'être masquée par quelques nuages résiduels.
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(dédicace spéciale à Lili, à toute l'équipe de BAsile ainsi qu'aux amis rencontrés au hasard des routes et des points de vus - Guillaume, nils, Julien, David...)