Voici pour ce sujet "2 en 1" quelques images des 18-19 juillet, que je n'avais pas encore eu le temps de mettre ainsi que celles du week-end dernier.
18-19 juillet en Charente et AquitaineLe week-end s'annonce très orageux sur les régions du sud-ouest entre autres, avec notamment une masse d'air excessivement chargée en humidité (Td localement jusqu'à 23-24°C). On file rapidement dans l'aprèm en région bordelaise qui a déjà été soumise à quelques déclenchements d'étage moyen en cours de journée. L'activité reprend rapidement avec de bonnes cellules qui remontent déjà au moment où l'on arrive, du coup on s'installe du côté de Jonzac où l'on sera rejoints peu de temps après part l'équipe bordelaise.
Une première ligne à bases élevées passe au dessus de nos têtes, avec plusieurs impacts ramifiés et proches, mais la luminosité est encore un peu forte pour les images. Elle sera suivie par de nombreuses autres lignes qui adoptent à peu près la même trajectoire.
Dans la 2e ligne :
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La 3e vers 22h présente un noyau dur situé un peu plus à l'ouest avec une structure intéressante d'où sortent quelques impacts :
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Et certains d'entre eux sortent bien à l'écart, entièrement en air sec
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Plus tard dans la soirée, les cellules se désorganisent plus ou moins, les impacts plus puissants tombent de manière plus aléatoire.
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On termine vers la Rochelle mais où les cellules ne présenteront pas énormément d'intérêt.
Le lendemain 19 juillet, la situation se met en place dans l'après-midi sur les contreforts du Massif Central. On vise le sud de la Dordogne, et avant même l'heure attendue des déclenchements, une cellule isolée se forme du côté de Libourne en s'intensifiant rapidement. On repère vite qu'elle présente des caractéristiques d'amorce supercellulaire avec sa large base déportée et un début d'abaissement.
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On est malheureusement contraints de la laisser s'échapper alors qu'elle gagne en puissance, car c'est perdu d'avance de s'aventurer dans un des pires secteurs de la région, recouvert de forêts vallonnées et de routes sinueuses. La cellule va vite présenter une crochet marqué sur le radar et causera dégâts et blessures dus à la grêle au festival de Ribérac.
Entre-temps on se replace à Castillon-la-Bataille pour un orage bien organisé qui arrive des Landes. Rapidement une zone bien sombre se dessine à l'horizon sud-ouest, prolongée par une nouvelle ligne convective vers le nord. L'espace de quelques minutes, le soleil couchant glisse dessous et inonde le paysage d'une lumière orange assez irréelle dans cette ambiance.
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C'est le moment où les premiers impacts de foudre commencent à se montrer dans la vallée.
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On voit également une structure d'arcus qui apparait, l'ambiance est à son comble !
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Assez vite, un powerflash se manifeste sur la ville et le paysage est balayé par de grosses rafales (110 km/h relevés à Saint-Emilion), suivi d'une bonne averse, bien que courte en étant situés sur la frange est.
De nouvelles cellules nous poussent vers le Lot-et-Garonne, mais seront moins organisée avec des conditions plus noyées. Mais à l'arrière, le ciel se dégage et on pourra longuement contempler la ligne s'éclairer par les intranuageux et les extra-nuageux. D'ailleurs, je serai preneur si quelqu'un à l'explication des halos lumineux visible au dessus des sommets à chaque éclair : réverbération dans les aérosols stratosphériques ?
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2 et 3 août en Provence et AudeLe 2e volet de ce sujet se déroule le week-end dernier, où les modèles annoncent une ligne d'orages durables et bien organisés sur les Bouches du Rhône. Le potentiel me semble vraiment intéressant même si les orages méditerranéens sont souvent difficiles à aborder, me rappelle Dorian qui préfère ne pas prendre le risque. En fait ma plus grosse appréhension vient surtout du trafic routier qui peut difficilement être pire en ce samedi de chassé croisé. Contre intuitivement, le préfère partir assez tard le temps que ça se décante un peu sur la route, ce qui sera effectivement correct, mais sans compter le fait que les orages s'organisent sans attendre au sud de la Camargue. Je traverse déjà plusieurs noyaux localisés mais assez intenses près de Nîmes et Montpellier, et c'est après Arles que les choses se corsent avec une vaste ligne bien sombre (et un drôle d'abaissement un peu circulaire, d'autres l'auraient apparemment vu). Je fait un point radar rapide par sécurité avant de m'embarquer sans savoir dans cette zone d'où sort fréquemment la foudre au milieu des pluies qui ont l'air soutenues. Heureusement, le plus gros est encore au sud, j'ai le temps de traverser sans encombre, mais l'heure tournant, la progression vers l'est accélère et le système s'étale déjà aux portes du Var. Vu l'heure, j'ai du mal à croire que tout soit terminé, du coup je vise la côte varoise où semble se diriger de nouveaux petits échos en mer. Finalement, ça se reforme au même endroit, au large de la Camargue conformément à la convergence encore en place, du coup je me rabat vite fait côté Marseille. Après quelques galères dans cette ville assez déroutante au sens propre (pris le tunnel par erreur, obligé de ressortir du vieux port), je me cale le plus au sud possible près du Port des Goudes alors que des éclairs rampent déjà au dessus de la rade. A ce moment là, il pleut un peu mais le vent d'est pousse tout ça plus loin, et dégage la vue vers la cellule en mer, annoncée intense sur le radar. Le spectacle commence !
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Une belle base abaissée et assez peu mobile se dessine avec la foudre qui tape régulièrement sur sa droite.
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Vu le cisaillement de surface, et connaissant la propension des trombes à se former rapidement dans ce contexte, je surveille bien ce qu'il y a dessous. D'autant que la séquence des photos suggère peut-être une rotation d'ensemble de la structure. D'ailleurs je me demande même s'il n'y a pas déjà eu une tentative au niveau de la structure un peu lisse sur l'image précédente, je l'ai entourée sur
ce zoom .
Après quelques minutes, la structure devient moins visible mais c'est l'activité foudre qui devient remarquable. Même si c'est à distance en mer, c'est une spectacle fabuleux avec des impacts qui s'acharnent sur le secteur.
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Pour rendre compte de l'activité, voici une superposition des images prises sur un laps de temps de 8 minutes avec une trentaine d'impacts :
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Avec une vue plus large sur l'autre boitier, j'ai environ 50 impacts sur la même période, dont une pose de 20 secondes qui totalise 9 impacts à elle seule.
Progressivement, la cellule se décale vers l'est et même si le noyau dur reste en mer, des impacts plus dispersés tapent de plus en plus proche, notamment un triple sur les Iles du Frioul :
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Ensuite ça devient vraiment exposé, l'un d'entre eux tape dans mon dos sur Marseilleveyre, j'essaie de shooter depuis la voiture mais rate un double ramifié sur le Port des Goudes et dans la rade. Grosse ambiance !
Etant donné que l'activité se maintient, je me redécale vers l'est pour suivre la progression de l'orage. Finalement je me retrouve sur la presqu'île de Giens alors que le jour se lève. L'ambiance est sublime avec les couleurs or du lever de soleil pendant que des rampants passent au zénith, et quelques cellules lâchent encore de la foudre vers Porquerolles.
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Pour finir cet épisode, un petit arcus se détache de l'arrière du système, poussé par le courant d'étalement :
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je ne traîne pas pour rentrer en région toulousaine, là encore vu le trafic annoncé.
Pour clôturer ce week-end, ce sera un potentiel plus local qui prendra en soirée avec une cellule assez organisée sur le couloir Ariège > Aude. Un bel arcus arrive alors que je suis sur les hauteurs de Castelnaudary :
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La cellule ira jusqu'en plaine avec quelques impacts de foudre.
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