Ça faisait quelques jours que l'idée d'un tel sujet me trottait dans la tête. Afin de bien retranscrir l'ambiance de ce mois de juillet chaud et instable, je trouvais intéressant de faire une petite chronologie des événements jours après jour, même sans photos associées. Cela permet d'ailleurs de caser tout plein de photos de petits sorties faites ça et là, qui donnent l'impression d'être comme dans une longue chasse à l'orage continue depuis deux semaines
Le dernier passage océanique se manifeste brièvement en tout début de mois après un premier petit apéritif instable le 1er, puis rapidement les haut géopotentiels s'étendent sur toute l'Europe de l'ouest pour un été sans concessions
Le début de la période est assez calme, mais rapidement les masses d'air de surfaces s'humidifient dans les premières chaleurs sur les sols humidifiés du printemps, et les géopotentiels s'affaissant relativement, laissant circuler et tournicoter de très légers talwegs et de faibles gouttes froides qui permettent à la convection de réagir régulièrement ça et là.
8 juilletOn démarre classiquement sur de la convection orographique qui pousse énergiquement sur les Pyrénéennes.
9 juilletLa convection orographique est à nouveau là et sera d'ailleurs une constante sur toute la période.
En soirée, 2/3 bancs de cumulus circulent au nord de Toulouse, je les surveille d'un oeil. Une fois la nuit tombée, ils stationnent, bien visibles au satellites sur un axe Agen-Montauban.
10 juilletMalheureusement, ces cumulus attendront l'aube pour commencer à déclencher de petites cellules orageuses qui atteindront Toulouse dans la matinée, avec une belle activité foudre.
Dans l'après-midi, le ciel se dégage et permet aux températures de rattraper leur retard. De nouveaux orages germent sur les reliefs, on s'installe en fin de journée dans l'est du Lauragais avec une vue sur la Montagne Noire pour espérer quelques débordements. Ambiance pop-corn crépusculaire :
A la nuit tombée, l'attente payera puisqu'une cellule se forme juste devant nous, timide d'abord, puis lâchant quelques foudre sous les étoiles :
11 juilletL'activité s'atténue en se reconcentrant sur les reliefs
12 juilletOrographie, puis en soirée débordement d'un joli petit système sur le Pays Basque. Il poursuit sa route vers l'est en se déstructurant, mais en cours de nuit de nouvelles cellules isolées se redéclenchent tout de même sur l'interface de son courant d'étalement ...
13 juilletEt à l'aube, à l'instar du 10 juillet, des cellules d'étage moyen riches en foudre transitent sur l'Ariège. Je reste à distance étant donné qu'il fait déjà jour, et profite de l'ambiance dans la lumière du levant.
A nouveau le ciel se nettoie dans la journée et fait place à une évolution diurne beaucoup plus costaude avec une bonne activité électrique digne d'orages juilletistes, néanmoins peux structurés.
On se fera un peu surprendre par la propagation rétrograde, derrière laquelle on courra un peu pour assister à la fin du système.
14 juilletLe ciel s'apaise un peu et la convection reste sur les reliefs, mais déborde un peu sur le Couserans en soirée
15 juilletNouvelle petit pause, avec la vigoureuse activité orographique de service ...
16 juilletNouveaux déclenchements diurnes assez marqués en plaine, mais l'activité s'évacue trop vite vers l'est, et la deuxième phase nocturne ne tiendra pas réellement ses promesses.
17 juilletLa fin d'après-midi voir à nouveau de nombreuses cellules germer en plaine, notamment sur l'ouest de Toulouse
Les cellules prennent la direction de l'Ariège où les tours convectives se multiplient, je suis le mouvement pour assister à un orage costaud accompagné de grêle
Etrangement, les impacts les plus remarquables se produiront dans la zone stratiforme à l'arrière, avec notamment deux à environ 500m accompagnés de puissants claquements !
Une fois le système évacué et la nuit tombée, j'aperçois de nouveaux des flashs. Il proviennent en fait d'orage catalans de l'autre côté des Pyrénées.
18 juilletMême type d'activité que la veille, qui déborde en plaine en fin d'après-midi pour frôler Toulouse. Mais le manque de consistance des Cb me fait laisser de côté la situation. A tort car une brêve cellule isolée se formera au crépuscule sur le nord du Gers, qui aurait potentiellement pu être très photogénique !
19 juilletCette fois c'est sur me Lauragais que les cellules se forment, un peu différents d'aspect avec un flux d'altitude un peu accéléré.
20 juilletLa chaleur continue et s'humidifie encore un peu. Les modèles sont très hésitants, mais je lorgne sur les humidex qui crèvent les 40 près du Pays Basque, avec souvent de petites surprises dans le coin.
Je me décide, à raison et c'est effectivement une superbe ambiance tropicale qui règne là-bas avec des cellules qui passent la frontière Basque juste au coucher du soleil dans une superbe lumière. Puis c'est une activité électrique sporadique mais assez esthétique par endroits
Je suis la trajectoire des paquets instables vers le Gers, en cours de nuit, une cellule se forme juste au dessus de ma tête. Faible et brève cellule d'étage moyen mais belle ambiance avec le clair de lune qui fait apparaître sous les internuageux un arc en ciel double visible à l'oeil nu.
21 juilletAlors que l'activité est à nouveau prévue rester essentiellement orographique, quelques cellules isolées germent sur le Tarn en fin de journée :
Convection pu durable mais temporairement vigoureuse dans cet air bien échauffé :
22 juilletConvection essentiellement orographique, en raison d'une dorsale plus marquée qui précède également le talweg également.
23 juilletOn sent la dynamique plus marquée car le convection explose facilement dès la mi-journée et un premier gros système transite sur l'Ariège et l'Aude.
En fin de journée, la bordure ouest de son courant d'étalement aide au déclenchement dans l'air tropical du Tarn et Garonne pour former une ligne durable et bien électrique.
Je la subis depuis les reliefs du nord du Tarn, et vis un spectacle intense à son passage, avec pas mal de foudre proche. Pas de photos sensationnelles sous la pluie, mais quelques images témoignage prises à travers le pare brise. Il faut dire que j'ai une antenne relais située juste devant à 300m qui prendra la foudre à 2 reprises en 30 secondes, avant un nouvel impact aussi proches un peu plus à droite. Au total 3 impacts très rapprochés et dans l'axe de l'objectif, sachant qu'il y en a eu d'autres tout autour avant et après, cela illustre bien l'activité remarquable de l'orage. J'ai repris les 3 images dans un montage avec les heures exactes de pris enregistrées par l'appareil
A l'arrière, l'activité se laisse capturer avec encore pas mal d'impacts sur la vallée du Cérou
L'un d'entre eux frappe, beaucoup plus puissant avec de nombreuses réilluminations
De quoi mériter un petit crop sur point d'impact
Voilà pour cette petite (longue !) chronologie, sachant que tout cela continue ce soir à distance sur l'Aquitaine et les 3 suivants en espérant de belles choses, qui devraient être encore d'un autre acabit !